Photo : Benoît Hasse, le Parisien

6 Février 2024. Une petite ville balnéaire que tous les citadins nous envient, ou presque, pour être en vacances toute l’année, pensent-ils… Ils ne voient pas la face cachée de la politique de la ville, tout au plus le béton qui grignote inexorablement tout espace laissé vacant, comme les logements car oui, c’est bien de cela dont nous allons parler.

A Mimizan il y a des gens sans logement, comme ailleurs allez-vous nous dire. Sans doute, mais avec une particularité : celle d’avoir la possibilité d’abriter des personnes vulnérables et de cependant les laisser volontairement vivre dans un coin de fortune, une voiture, une tente… Ces gens-là ne doivent rien dire, jouer les bénis oui-oui pour espérer avoir une place, quelque part, un jour peut-être. En attendant, il y a une association qui héberge, durant la trêve hivernale, dans des locaux qui n’ont qu’une capacité de quatre places tandis que l’an passé, l’on parlait déjà de 32 SDF. Les dites personnes ne peuvent rester plus de huit jours à l’abri, c’est la règle. Elles peuvent éventuellement se doucher si elles y sont autorisées, à condition de ne pas être trop éloignées du lieu si elles n’ont pas de moyen de locomotion. Dans le même temps, il y a des bâtiments vides, communaux, qui servent aux forces de l’ordre l’été et qui avaient été placés à la disposition de la dite association sous la précédente mairie. Alors comment peut-on laisser des gens dehors, et notamment des femmes, des mères et leur enfant, des personnes âgées ? Comment peut-on laisser des femmes se faire agresser alors qu’on a les moyens de les protéger ? Comment peut-on en avoir plein la margoulette lors de la dernière séance de vœux pour dire que le logement est important, avancer SIX millions d’euros de recettes (permettant ainsi de ne pas avoir recours à l’emprunt) et promouvoir la détresse des gens dans le même temps ?

Depuis le 2 Octobre 2023, par arrêté, Mimizan est classée en zone tendue, ce qui signifie, entre autres, un encadrement des loyers. Dans ces conditions, comment des appartements proposés à la location peuvent-ils être mis en ligne sur le bon coin, à des prix dans la fourchette médiane, puis retirées pour être repostées avec un loyer plus élevé dix jours plus tard ? Là où le bât blesse méchamment, c’est lorsque le logement est promis à une jeune femme qui tente de se libérer du joug de son ex-compagnon violent…

La différence entre les deux annonces, hormis les charges qui ne sont plus comprises dans la deuxième : l’appartement a été déplacé très proche des plages… Déplacer un immeuble, ça coûte cher !

Avec l’explosion de la demande et un propriétaire qui réalise qu’il peut gagner davantage, pourquoi ne pas en profiter ? Les dites annonces concernent des logements dont les loyers sont susceptibles d’être encadrés (tous ne le sont pas).

Exemple d’un autre logement loué à l’année… sauf l’été

Exemple de la rentabilité du hors saison.

Location décembre à mi mars, 1150 euros/mois

Qu’il est loin le temps où le hors saison était très bas, voire plus de 50 % de moins que les logements à l’année, justement pour équilibrer, un peu, la précarité d’une telle situation (devoir partir tous les étés, sans ne jamais être dans ses meubles)

Quelle manne d’avoir un bien à Mimizan et de le proposer à la location (exit le hors saison où là, on frise l’escroquerie), digne ou non, salubre ou non, bref quel qu’en soit l’état. En effet, là encore, la politique de la ville et plus généralement celle du département, protègent les marchands de sommeil. Et si vous êtes dans un de ces logements, surtout, ne le signalez pas car vous signez le début du processus qui vous conduira à la rue. Tout au plus, si vous le signalez, la préfecture, via SOLIAH, demandera au propriétaire de faire les travaux de votre logement et vous orientera vers une procédure civile même s’il y a un risque pour votre vie (incendie, électrocution, chute, etc…) et alors qu’elle a tout pouvoir pour faire cesser le trouble. Cette demande ne sera pas contraignante et laissera au propriétaire la latitude pour vous expulser. Sachez que la combine pour que la préfecture et le propriétaire aient gain de cause, c’est de vous accuser de refuser d’ouvrir la porte aux artisans, alors que vous n’êtes pas prévenus de leur venue. Prenez les devants, faites venir vous-mêmes les artisans et demandez-leur une attestation car votre voix de locataire contre celle d’un propriétaire ne pèse pas bien lourd. Cela vous permettra en plus, via cette attestation, de prouver que vous n’êtes pas à l’origine de la dégradation (on parle des gens honnêtes) car un artisan sait faire la différence entre la vétusté et le non entretien et les dégradations volontaires. Vous doutez de cette stratégie ? Alors allez vous renseigner sur le nombre d’arrêtés d’insalubrités pris dans les Landes au cours de ces dix dernières années. Quel rapport avec Mimizan ? Le maire n’hésite pas à violer des arrêtés préfectoraux (quand ils existent et c’est rare), voire son propre pouvoir de police, pour aider des marchands de sommeil à expulser des locataires qui tentent de faire valoir leurs droits, protégeant des intérêts privés, prérogative qui n’est pas de son ressort, et se débarrassant ainsi de certaines personnes qui le dérangent.

Et une fois dehors, comment faire pour se protéger, assurer ses besoins les plus élémentaires et notamment l’hygiène ? Là encore, ne comptez pas sur le maire, il a fait cadenasser les toilettes publiques : ici, celles de la plage sud

En 2017, leur entretien était facturé 50 000 euros/an par la société propriétaire de l’infrastructure, utilisée ou non. Ce n’est donc pas pour des raisons économiques que les toilettes sont cadenassées. A moins de pouvoir faire l’économie de son métabolisme.

Autrefois, il y avait des douches et toilettes publiques, plage nord, à la Garluche ; elles ont été fermées sous l’ancien régime auquel le nouveau n’a rien à envier. Selon le nombre d’habitants d’une ville, ces infrastructures ne sont pas obligatoires. Mimizan n’est donc pas dans l’illégalité sur ce point mais quand elles existent, les fermer ne véhicule qu’un seul message : salauds de pauvre, allez voir ailleurs si c’est plus « confortable » !

Les fans de l’édile viendront nous avancer que l’on manque de logements à Mimizan. On ne manque pas de logements, on manque de résidences principales. La loi sur les logements vacants (qui n’ont pas la même définition selon que l’on se place sous le volet fiscal ou celui de la réquisition) permet d’engranger des taxes, qui doivent théoriquement servir à pallier ce problème. Dans les six millions de recettes annoncées, une proportion correspond à cet impôt. Le choix qui en est fait peut être de deux ordres : préempter des logements mis en vente ou construire. Sur l’île de Ré, c’est le premier choix qui est fait. Sur Mimizan, c’est le second. Pour quelle raison alors qu’il y a urgence à loger ? N’est-il pas plus rapide d’utiliser une méthode qui loge directement plutôt qu’une autre qui prend du temps mais qui rapporte, peut-être plus d’argent ? Une enquête financière sur les dessous de ce choix permettrait de répondre à cette question. Et que dire des conséquences de l’artificialisation des sols, de la perte des habitats pour la faune sauvage ? Ne plus s’étonner de la résidence des sangliers dans la ville !

Quelle solution quand on est sans logement, une fois toutes les démarches réalisées, du moins celles en le pouvoir du citoyen lambda car certaines ne peuvent être instruites que par un référent social et là, c’est la loterie !? Ester en justice ? Si la personne est dans son bon droit, préfecture et mairie dégaineront leur artillerie lourde, celle des faux certificats, non signés, qui affirment avec force que les logements proposés ont été refusés… C’est imparable et cela fonctionne à tous les coups, même au plus haut niveau. Démontrer que cela est faux nécessite de faire appel à la justice pénale, donc aux délais parfois très longs, incompatibles avec l’urgence de la rue.

Le foncier à Mimizan :

Il fond comme neige au soleil sur tout le littoral (ou est noyé sous le béton; au choix) et celui de la commune n’y fait pas exception. Prenons le terrain offert (à 100 euros/m², à la plage, c’est cadeau !) au propriétaire du casino, de 4000 m², jouxtant son établissement pour y construire un… hôtel ! Ouvert à l’année. Pour SDF ? Pas vraiment car officiellement, il s’agit d’accueillir des représentants de commerce qui devraient faire halte à Bordeaux si l’on en croît Mr le maire (pas d’hôtel ouvert l’hiver avant 160 km, paraît-il. Ah bon, et Atlantis, Landazur, etc ?… Les représentants de commerce ne descendent pas dans des 4 *, que l’on sache !). Officieusement, c’est pour amener des clients au casino, en cassant les prix des nuitées, et, dans le même temps, le chiffre d’affaires des hôtels déjà existants qui ne pourront s’aligner (pour info, ils n’ont pas été consultés). Dans ces conditions, ces salauds de pauvres (SDF, mal logés, travailleurs pauvres, etc…) ne risquent pas de voir leur situation s’humaniser.

Dans la pléthore larmoyante des complaintes faussement empathiques de la commune, vous avez aussi les saisonniers. Selon le public, il s’agit de travailleurs, souvent jeunes, qui viennent faire la saison et qui ne peuvent être hébergés pendant celle-ci, même en y mettant tout l’argent gagné (et le but n’est souvent pas de se payer des vacances mais des études). Qu’à cela ne tienne, Monsieur le Maire va augmenter la capacité d’accueil d’un de ses bâtiments, celui pressenti pour l’hôpital pour la faune marine (il aura fallu attendre la fin de l’article pour savoir quel était le lien entre le titre et les animaux marins. Cela permet de savoir qui nous lit entièrement 😉 )… alors qu’il avait 4000 m² à côté du Casino…

L’HFM ou antenne marine, ce sont 150 emplois directs pour les jeunes et moins jeunes, qualifiés ou non et un projet d’envergure européenne…

Ce qu’il ne vous dit pas, c’est que sa définition des saisonniers n’est pas la même que la vôtre. Il s’agit, en fait (hormis les MNS) de travailleurs déplacés, souvent main d’œuvre de l’Est employée à bas coût sur des chantiers, dans les serres de tomates, etc… Pour quelle raison privilégier cette catégorie de travailleurs : un très grand cœur ? Si cela est synonyme de porte-monnaie, alors oui car héberger de tels travailleurs, figurez-vous que cela rapporte à une mairie, et chaque jour pour chaque personne. Même chose pour certains réfugiés. Un SDF, ça ne rapporte rien. Par contre, ça fait tache dans le paysage…

A la Gestapo de la ville qui va poursuivre les SDF qui s’abritent où ils le peuvent… Ayez le courage d’assumer votre nature profonde et les actes qui vont avec : au lieu de dire que vous luttez contre le squat, dites que vous luttez contre les SDF…

Exemple d’un squat à Mimizan… Il s’agit d’une remise d’une maison secondaire inoccupée depuis plusieurs années

On est très loin des histoires montées en épingle, par des médias qui cherchent à faire le buzz auprès de l’opinion. Rien ne justifie de s’en prendre à l’intégrité ou à la réputation d’une personne, même SDF, même si certains policiers municipaux abondent dans votre sens. Personne ne peut se soustraire à la loi, pas plus les SDF pour qui les sentences sont loin d’être clémentes quand ils cherchent à protéger leur vie.

Ce 6 Février, à 18h30, va avoir lieu le prochain conseil municipal. Vous êtes SDF ? Vous êtes mal logés ou vous êtes tout simplement humain et en accord avec le fait que les mimizanais doivent pouvoir se loger correctement dans leur ville ? Alors venez assister à ce conseil municipal (sachez que vous n’êtes pas autorisés à prendre la parole que l’on ne vous donnerait, de toutes façons, pas) vêtus d’un masque affichant un message clair :

SDF = SDP

SDF : Sans Domicile Fixe, SDP : Salauds De Pauvres

En ce qui nous concerne, le combat continue… jusqu’à ce que mort, du projet, s’ensuive…, peut-être… L’avenir proche nous le dira. En attendant, mesdames, messieurs les élus de tout bord, préparez les caisses de champagne pour fêter votre victoire… L’anticipation ne saurait attendre plus longtemps.

Pleeeeeeeeease, open doors, pleeeeeease, open hearts !

#justicesociale #justiceenvironnementale

Publié par : Sibylline | janvier 12, 2024

S’il-te-plaît, dessine-moi une orque (partout)

12 Janvier 2024 (Wanda Shot). Les trois dernières orques du Marineland d’Antibes sont nées en captivité.
Elles ont été exploitées par, et pour les humains. La loi 2021, visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes, devait les protéger.

 Pourtant… il est envisagé que Wikie, Inouk et Keijo, soient expédiées au Japon.
 Pourtant… Il est possible qu’elles subissent un très long voyage en avion ! Une source de stress qui pourrait peut-être leur coûter la vie.

Les humains sont-ils tombés sur la tête, pour qu’une loi en faveur du bien-être animal aboutisse à un tel projet ?

 N’ABANDONNONS PAS WIKIE, INOUK ET KEIJO, SOUTENONS-LES par un DESSIN, un TEXTE, un POEME.

 Envoyez-le à :

Madame Macron
Palais de l’Elysée
55 Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

N’hésitez pas à ajouter #NeLesSéparonsPas sur votre envoi

 Merci de partager !


Et n’hésitez pas à prendre une photo du dessin et à nous l’envoyer 🙂


#defenseanimale #bienetreanimal #ethiqueanimale #droitdesanimaux #MarinelandAntibes

Source

Jeudi 11 Janvier 2024 (Sibylline océans). Nous sommes dans une impasse et les animaux sont pris en otage !

Après un emballement médiatique qui a probablement ralenti les opérations d’exfiltration des animaux vers le Japon, il n’en reste pas moins que le destin des orques n’est pas scellé de la meilleure manière qui soit. Pour rappel et selon des sources internes, la nuit du 9 au 10 Janvier était avancée, il a même été question de la journée du 8 Janvier. Devant la rumeur, le vendredi précédent et avec l’arrivée d’une grue sur site, le préfet des Alpes-Maritimes a dû publier un communiqué pour rassurer. Il s’agissait d’un entraînement et non d’un transfert, au motif qu’aucune demande d’autorisation n’avait été formulée auprès de la DREAL (administration qui les délivre). Le problème est que le Marineland, en 1989, avait contourné l’autorisation et obtenu une dérogation de dernière minute, contraignant l’administration sous peine de la rendre responsable du probable décès des animaux pendant le transfert si elle n’accédait pas à la demande. Pour en avoir parlé au niveau du Ministère, cette éventualité était envisagée.

L’origine de la vente des animaux par le Marineland

Le zoo enregistrait une baisse de fréquentation depuis plusieurs années. Une entreprise, lorsque son chiffre d’affaires diminue, se doit de réagir. La loi sur la maltraitance animale du 30 Novembre 2021 n’a rien arrangé, interdisant tout spectacle à partir de 2026. Or, les recettes du parc aquatique proviennent en majorité de ces spectacles. Le public paie pour des numéros de clowns sinon, il embarque à bord de bateaux de whale-watching (qui n’ont rien d’écologique, soit dit en passant). Continuer d’entretenir des animaux qui rapportent moins ou bientôt plus n’est, pour une entreprise, pas tenable sur le long terme. Le zoo, pendant le confinement, parlait de 500 à 700 000 euros de frais de fonctionnement/mois (charge salariale, entretien des infrastructures, soins aux animaux, etc…), tous animaux confondus.

Qui sont les responsables de cette situation ?

L’entreprise, les associations anti-captivité, le Ministère, Pierre-Paul-Jacques ?

L’entreprise ?

On vient d’en parler et envoyer les orques à l’autre bout du monde n’est qu’une question de rentabilité, rien d’autre, car il existe d’autres solutions.

NB : le rôle des soigneurs durant la journée du mardi 9 Janvier ne fut pas à leur honneur et ils auraient pu/dû faire grève (Milgram ?). Ce qui s’est passé ce jour-là est un acte de maltraitance. Lorsque l’on gère des animaux sauvages échoués, on évite, au maximum, le maintien hors d’eau des animaux parce qu’il s’agit d’une situation stressante qui peut aboutir à la mort de l’animal (la faune sauvage est beaucoup plus sensible aux situations inhabituelles que les animaux captifs qui sont soumis à un « medical training » (entraînement médical : montrer sa pectorale pour une prise de sang, son ventre pour une échographie, etc…) et qui connaissent l’humain depuis leur naissance pour ceux nés en captivité). L’approche est très différente entre la contention réalisée par un vétérinaire travaillant en zoo et celui travaillant en milieu naturel. Outre le stress, la mise hors d’eau signifie une perte de certaines capacités physiologiques de l’animal pouvant conduire à un état de choc. Ni plus, ni moins.

Le groupe qui détient l’entreprise : Parques Reunidos ?

Ils n’en sont pas à leur coup d’essai, ils ont déjà vendu le Miami Seaquarium. Le respect de la structure complexe qui régit les trois orques, mini troupeau, ils n’en ont réellement rien à faire. Plus de 16 millions d’euros ont été investis au début de l’année 2023 pour la réorientation du Marineland (source) !

Les associations anti-captivité :

Pour quelle raison les mentionner, n’est-on pas dans un scénario de bons et de méchants ?

C’est un peu plus complexe.

Elles sont au nombre de deux, en France : One Voice qui avait lâché le combat en 2010 et qui l’a repris en parallèle de C’est assez ! en 2014 et donc C’est assez !

Le financement de chacune n’est pas le même : One Voice a des salariés, C’est assez ! n’en a pas. Leur point de vue est divergent quant au devenir des animaux. Les deux ont travaillé à l’aboutissement de la loi sur la maltraitance animale. Mais alors, en quoi auraient-elles une part de responsabilité ?

Etre lanceur d’alerte, c’est bien et nécessaire à la prise de conscience. C’est grâce à cela que la place de l’animal en tant qu’être sensible s’est installée au sein des foyers, pas tous malheureusement. Quand il s’agit de captivité, il faut cependant être extrêmement prudent et ne pas laisser croire tout et n’importe quoi, notamment à l’égard de ceux qui s’en occupent. Ce ne sont pas des tortionnaires d’animaux, comme en conclut souvent le public adhérent de ces associations. Ils les connaissent et ce n’est pas dans l’intérêt d’un zoo d’embaucher des personnes incompétentes. Qu’il y ait des personnes plus attentionnées que d’autres à l’égard de leurs protégés, c’est possible mais les variations individuelles s’observent partout. De même, ce n’est pas parce qu’un animal est malade que ceux qui en ont la charge sont à l’origine de son état de santé. Ils sont responsables des soins donnés et à donner. Il y a énormément de facteurs qui interviennent dans une pathologie et notamment ceux, environnementaux, la notion de bien-être animal en étant l’une des composantes. Dans le milieu de la captivité, le modèle de la pyramide de Maslow (hiérarchisation des besoins d’un individu) servait à l’évaluer et souvent de conclure qu’un animal qui se reproduit est le signe qu’il va bien. Les neurosciences sont passées par là et ce qui était auparavant accepté l’est moins aujourd’hui, voire plus du tout.

En milieu contrôlé comme dans un zoo, pour les cétacés, l’espace est extrêmement restreint, comparativement aux distances parcourues en milieu naturel (variable selon l’espèce considérée) et il ne peut s’agrandir qu’en termes bien plus coûteux que pour la faune terrestre (surface disponible), les animaux inféodés au milieu aquatique évoluant en 3D (volume disponible). Et le Marineland n’est pas le pire des endroits en la matière. Même chose pour le respect des animaux.

Outre le manque d’espace et la pauvreté des interactions sociales imposées entre individus, les spectacles sont également décriés par les associations, à juste titre au regard des impacts sur la santé des animaux.

Vous mélangez les griefs des anti-captivité et vous aboutissez à la loi sur la maltraitance animale de 2021. Très bien, mais que fait-on des animaux ?

C’est en cela que les associations ont une part de responsabilité. Le but n’est pas de leur jeter la pierre mais d’identifier les conséquences des actions car ce que l’on vit aujourd’hui est lié à cette absence de concertation.

One Voice n’en démord pas, elle veut que les orques partent dans un hypothétique sanctuaire, The Whale Sanctuary Project, en Nouvelle-Ecosse. C’est assez ! préfère qu’elles restent à Antibes en attendant de trouver une meilleure solution.

Dans les deux cas de figure, QUI paie ??? Ceux qui ont exploité les animaux pendant des années ? Au vu de la politique de Parques Reunidos, autant dire que s’ils mettaient la main à la poche, ce ne serait que partiellement.

Le rôle du Ministère

La loi sur la maltraitance animale est une coquille vide car il n’existe aucun décret d’application qui aurait pu éviter cette tragédie (ou ce qui va en devenir une).

Un appel d’offre pour une étude de faisabilité pour des enclos marins a été lancé en Février 2023. Nous en avons parlé ICI.

Dans l’appel d’offre, le Ministère se réservait le droit de faire marche arrière au terme de la première étape qui consistait à évaluer les relations sociales entre les animaux au sein de chaque parc. Autant dire que la volonté du Ministère d’investir dans le projet ne semblait pas, à première vue, évidente.

Purement et simplement, cet appel a ensuite été annulé.

Des enclos marins représentent un investissement de quelques millions d’euros. Par conséquent, que les animaux du Marineland soient envoyés ailleurs, cela « tombe bien » pour le Ministère ! Pragmatisme, toujours. Et les autorisations de transfert seront données. Il y aura des recours, à condition qu’il n’y ait pas d’entourloupe pour les éviter, cela prendra du temps, tout sera bloqué mais au final, les animaux partiront.

Rappelons-le, Sibylline océans a été la seule à répondre à l’appel d’offre. La somme allouée était de 139 000 euros, autant dire dérisoire pour un projet en milieu marin. Dans ce que nous avons proposé, nous laissions la gestion des animaux et du fonctionnement aux deux parcs : Planète Sauvage et Marineland. A charge pour eux de financer le fonctionnement de l’hôpital pour les animaux marins, que l’appel d’offre imposait. Les recettes venaient majoritairement du public et des entreprises avec proposition d’une immersion sans se mouiller et surtout sans interaction visuelle directe avec les animaux. Les enclos étaient évolutifs.

Malgré plusieurs relances, aucun des deux zoos n’a répondu.

Dans le milieu de la captivité, les zoos communiquent entre eux. Toute personne extérieure, même force de proposition, est « louche », voire « extrémiste ». Qu’ils écoutent des voix d’autres horizons et qu’ils en tiennent compte est donc utopique.

Si chacun campe sur ses positions, quelle solution pour les orques ? Elles partiront au Japon, à plus ou moins long terme, c’est inéluctable, nous l’avons déjà dit.

Par conséquent, actuellement, seul un zoo français pourrait échanger avec le Marineland pour qu’il change d’avis. Il fut un temps où le zoo de Beauval était intéressé par les cétacés d’Antibes. Il a fait marche arrière à cause des actions des associations anti-captivité. Les deux zoos sont d’origine familiale, Beauval le demeure encore aujourd’hui.

Conclusion

Ce que nous proposons :

1. Un cessez-le feu immédiat entre les parties qui consistera : pour les associations à ne plus manifester ni mettre la pression sur le personnel du Marineland, pour le zoo : à cesser tout entraînement et à permettre une « surveillance » calme de ce qui se passe, au sein des infrastructures, par un représentant de chaque association.

2. un engagement de la part du Marineland à dialoguer et à geler tout transfert dans l’attente d’une solution pérenne, dans l’esprit du respect de la loi sur la maltraitance animale

3. Un appel à dons pour le projet qui sera retenu (Ndlr : nous faisons partie des associations qui proposons une solution concrète), dans un pot commun, à gouvernance indépendante

4. Une occupation de l’espace médiatique IDENTIQUE pour chaque protagoniste, comme pour des élections

5. Au-dessus de la mêlée : trois scientifiques qui connaissent les orques et qui sont chacun des références dans leur domaine, éthologie et bio-acoustique.

Et pourquoi pas le Whale Sanctuary Project en France ? Ils ont déjà récolté 10 millions d’euros. Mais quelle idée de vouloir faire voyager des orques en Nouvelle Ecosse alors que l’on ne cesse d’avancer les risques d’un voyage au Japon ? Certes, l’avenir ne sera pas le même mais le WSP n’existe que sur le papier et dernièrement, les autorités ont demandé des analyses du milieu pour leur donner leur accord. En ce qui nous concerne mais peut-être cela va-t-il nous attirer les foudres des admirateurs de ce projet, il est impensable de monter un projet sans préalablement analyser l’état du milieu. Et cela se fait sur une année car selon les périodes, l’océan n’est pas soumis aux mêmes impacts anthropiques, météo, etc… Ce n’est pas une fois les animaux dans les enclos qu’il faut penser à gérer les problèmes, de la même manière qu’une acclimatation à un milieu inconnu est nécessaire. Tout cela s’anticipe. Par ailleurs, comment soigner des animaux en mauvaise santé (les orques du Marineland), qui nécessitent des soins journaliers, dans un espace 3D aussi grand que celui proposé (lors de l’appel d’offre, nous avions étudié tout ce qui était envisagé ou avait été réalisé, donc nous le connaissons).

Bref, que l’on pense enfin aux orques et que l’on cesse de magnifier la Nature comme un espace de liberté idéal ; sinon, elles vont en crever !

Et le Japon, dans tout ça ? マゼット

#orques #Marineland #Antibes #WandaShot #loimaltraitanceanimale #NeLesSéparonsPas @Keijo @Inouk @Moana @Wikie

7 Janvier 2024 (Sibylline océans). Il était une fois… ACTION en fin d’article tout comme les MAJ !

Ainsi débute le texte explicatif du film hommage aux orques du Marineland :

« Organisé silencieusement, ce transfert ferait suite à la Loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes. Elle prévoit l’interdiction des spectacles, de la détention et de la reproduction des cétacés en 2026. A 2 ans près, ces orques et ces dauphins Tursiops pourraient ne pas profiter de ces nouvelles normes qui tiennent compte du bien-être animal.

Elles continueraient à être exploitées dans d’autres pays. Les orques ont une vie sociale complexe, leurss liens familiaux sont primordiaux. La rentabilité du marché pourrait séparer une famille : – Inouk, 24 ans – Sa sœur Wikie, 22 ans – Son fils Keijo, 10 ans Son autre fils Moana, vient de mourir à l’âge de 12 ans, alors que l’espérance de vie d’une orque mâle serait de 50 à 60 ans dans le milieu naturel. ❗️

Le départ précipité de ces orques soulèverait de nombreuses interrogations, notamment sur :

– Les conditions de transport en avion-cargo

– Le bien-être et la sécurité de Inouk, Wikie et Keijo, malgré des trainings de préparation

– Les aspects réglementaires d’exportation, qui restent à ce jour, très opaques

✅ Demandons l’arrêt immédiat du projet supposé de transfert et la création d’un groupe de réflexion afin d’identifier des solutions alternatives. Dans l’attente, gardons cette famille rassemblée dans un endroit qui lui est familier. »

En Février 2023, le Ministère de l’écologie lançait un appel d’offre pour une étude de faisabilité pour la création d’enclos marins, afin d’assurer l’avenir des cétacés français captifs présents sur le territoire. L’association Sibylline océans y répondait, en partenariat avec un réseau de professionnels d’excellence. Malheureusement, cet appel d’offre a été annulé au mois d’Avril de la même année. Il prévoyait que soit adossé aux enclos marins un centre de soins pour cétacés échoués.

Nous avons appris par la suite que nous étions les seuls candidats à avoir répondu. Cet appel d’offre n’a été publié que dans trois départements : 92 (siège de la DGALN, service faune captive), 44 (siège de Planète sauvage qui héberge des grands dauphins), 06 (siège du zoo Marineland qui héberge des orques et des grands dauphins).

L’association, qui comprend plusieurs vétérinaires spécialisés (Sibylline océans est une ONG franco-espagnole fondée pendant la marée noire du Prestige, en 2003, à l’initiative de vétérinaires des deux pays) a ensuite été sollicitée par un collectif soucieux de l’état de santé des animaux du zoo Marineland. Nous avons ainsi reçu plusieurs signalements que nous avons fait remonter au Ministère afin que soit mis en place un suivi objectif de l’état de stress des animaux, signalant les comportements de « logging » anormalement prolongés suite aux sessions de vidage/remplissage des bassins, etc…

Le « logging » est un terme emprunté au monde forestier et que l’on pourrait traduire par la posture du « billot de bois », « bûche » (dauphins en subsurface, immobiles, ne laissant apparaître que l’évent et la nageoire dorsale). Il s’observe en milieu naturel, sur de très courtes périodes, après un épisode de chasse intense. Il assure une récupération sur un laps de temps très court. En captivité, il peut durer sur de longues périodes, laissant l’impression d’un animal « zombie ». Il est le signe d’un état de stress intense.

Le 20 Septembre 2023, à la demande du Ministère, nous envoyions des pistes de réflexion pour la mise en place du décret d’application de la loi sur la maltraitance animale. Nous alertions également sur les risques des durées prolongées de transferts (au-delà de deux heures de manutention), effets quantifiés par des analyses sanguines, etc… Stress et immunité ne font pas bon ménage, raison de l’importance du bien-être animal, quel que soit l’individu, l’espèce, etc… pour avoir des animaux qui n’aient pas à être médicalement traités en permanence.

L’orque mâle Moana, âgée de 12 ans, est décédée au mois d’Octobre 2023, alors que sa soigneuse était en arrêt maladie. Cette orque n’intéressait aucun parc car ses capacités d’apprentissage de numéros de cirque étaient jugées trop lentes (tout est relatif car cette orque adorait apprendre de nouveaux tours, selon sa soigneuse qui la préparait au départ et qui est tout de même sensée mieux la connaître). Dans ces conditions et sans cynisme mais avec le pragmatisme d’une entreprise appartenant à un groupe multimillionnaire, son décès « tombait bien ». Nous ne saurons exactement ce qui s’est passé, le compte-rendu d’autopsie n’étant toujours pas disponible, aux dires du Ministère de l’écologie.

MAJ 13.01.2024 : les premiers éléments de l’autopsie ne révèlent aucune cause évidente pouvant expliquer le décès de l’animal qui aurait été retrouvé au fond du bassin (post ou peri mortem ?). On nous parle de résultats d’analyses histologiques et bactériologiques en attente mais pas d’analyse toxicologique. Les animaux, afin de supporter les entraînements, étaient placés sous sédatifs selon des sources internes.

Le 23 Novembre 2023, Mme Sarah El Haïri, Secrétaire d’état à l’écologie, diligentait une expertise médicale par deux vétérinaires, l’un proposé par l’association C’est assez. Nous fûmes assez surpris d’apprendre que tout allait bien, selon informations recueillies auprès de nos correspondants ministériels. Nous avons voulu nous procurer ce rapport d’expertise. Cela ne nous a pas été permis car les personnes le détenant avaient dû signer un accord de confidentialité. Il est étonnant qu’un rapport d’expertise financé par le contribuable soit tenu secret. Notre conseil en droit public, avocate au barreau de Pau, a donc saisi le Tribunal administratif de Paris, en déposant une requête en référé mesure utile, afin que nous obtenions le dit rapport avant le départ des orques prévu dans la nuit du 9 au 10 Janvier. En effet, on ne peut faire voyager des cétacés en mauvaise santé. Il est donc important que nous puissions l’analyser. Au sujet de l’expertise, One Voice a publié cet article :

Ne connaissant le contenu d’aucun des rapports, nous ne pouvons émettre un quelconque avis. Cela nous conforte sur le bien-fondé de la requête en référé mesure utile. Néanmoins, en attendant le résultat, nous avons saisi le Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires, garant de l’image de la profession, lui demandant d’organiser en urgence, avant le départ des orques, une réunion entre les trois vétérinaires dont il est question dans l’article, et avec deux des nôtres, si possible, vu le rôle important joué par Sibylline océans depuis l’appel d’offre. Le but est de faire la lumière sur la véracité de l’état de santé des animaux sachant que le principe de précaution impose qu’on ne mette pas sciemment leur vie en danger.

Le 5 Janvier, nous demandions au Ministère de l’écologie et au Préfet des Alpes-Maritimes, de manière argumentée et factuelle, d’user de leur pouvoir afin de préserver les animaux en conformité avec ce principe de précaution.

Préalablement, un communiqué de la préfecture des Alpes-Maritimes informait que le 9 Janvier allait avoir lieu un entraînement au zoo d’Antibes alors que les grues de l’entreprise Mediaco étaient garées à côté des bassins des orques dès le 5 Janvier.

Petit rappel sur l’origine des orques :

Wikie : Sharkan et Kim 2 (capturés en Islande en 1989 et 1982)
Inouk : Sharkan et Kim 2 (capturés en Islande en 1989 et 1982)
Moana : Wikie et Ulyses (mère captive, père capturé en Islande en 1980)
Keijo : Wikie et Valentin (parents captifs et apparentées, même père donc orque consanguine.


Sharkan et Tanouk ont été capturés à la demande du Marineland en 1989 alors même que la CITES interdisait cette pratique. Le Marineland a obtenu une dérogation une fois le transport engagé, de manière à ce que la CITES France ne puisse la refuser au risque de laisser mourir ces animaux.
Les certificats d’exportation ne peuvent être obtenus que si l’origine des animaux est légale. Dans le cadre de Sharkan et donc de sa descendance, son importation était illégale au vu des règles de la CITES. Après une importation illégale, l’exportation dans un autre pays à des fins commerciales n’est pas légale.

Lorsque le préfet ou la ministre indique qu’aucune demande d’autorisation n’a été effectuée, cela ne signifie donc pas que le zoo ne va pas faire partir les animaux, cela signifie qu’il va attendre que les animaux soient embarqués, comme il l’a déjà fait en 1989, afin de contraindre l’administration à autoriser le transfert. Dans notre courrier au Ministère et à la Préfecture, nous avons donc posé la question de savoir ce qui avait été mis en place pour contrer cette éventualité.

En bref, vous l’aurez compris, ces animaux, légalement, ne peuvent quitter le territoire français sans entourloupe, ce que les autorités ne peuvent ignorer. Se pose alors la question du bien fondé d’imposer un entraînement pour un transfert qui ne peut avoir lieu ? Nous avons donc, en troisième demande, sollicité l’interdiction de toute opération hors d’eau, hormis celle des soins habituels.

Concrètement, comment agir ?

Vous pouvez écrire au Ministère de l’écologie et à la préfecture afin que toute mesure soit prise dans l’intérêt des animaux :

Ministère de l’écologie : secretariat.elhairy@ecologie.gouv.fr, marine.braud@ecologie.gouv.fr

Préfecture des Alpes-Maritimes : pref-courrier@alpesmaritimes.gouv.fr, pref-prefet-secretariat@alpesmaritimes.gouv.fr, hugues.moutouh@alpesmaritimes.gouv.fr

Vous pouvez solliciter courtoisement à l’entreprise des grues de ne pas être partenaire de la honte (sans grue, pas de départ) MEDIACO CÔTE D’AZUR – +33(0) 4 92 29 86 66 – 724 boulevard du Mercantour 06200 NICE. Formulaire de contact : https://mediaco-groupe.com/fr/contact/

Site Facebook : https://www.facebook.com/GroupeMediaco/

Vous pouvez également partager massivement le film hommage aux orques et demander aux chaînes de télévision de le diffuser (via les courriels de rédaction, les pages des réseaux sociaux, etc…)

Enfin, vous pouvez continuer de nous aider à agir pour les recours contentieux en faisant un don (indiquez, dans la partie commentaire : « référé orques Antibes »)

Le référé mesure utile a été enregistré sous le numéro 161984 devant le Tribunal administratif de Paris

Merci !

Vendredi, le rideau est tombé, le dernier spectacle des orques a été donné, c’est fini. Merci les orques mais « Business must go on » !

Photo de famille

Keijo, Wikie, Moana and Inouk
Keijo, Wikie, Moana et Inouk au mois de Décembre 2020

#orques #Marineland #Antibes #WandaShot #loimaltraitanceanimale

MAJ 08.01.2024 : grues louées pour trois jours, le personnel qui dit adieu aux animaux, départ imminent

MAJ 09.01.2024 : séance d’entraînement et grue repliée à 19h30, toujours sur place

21 h : la grue est partie, Inouk se trouve à l’intérieur du bassin médical, Wikie et Keijo sont dans les bassins des représentations.

MAJ 15.01.2024 : Le sort des trois orques de Marineland de nouveau devant la justice (source)

MAJ 17.01.2023 : Marineland d’Antibes : La justice interdit le déplacement des orques (source)

Souvenirs…

Orque dans la Seine

1er Juin 2022. Ce titre, nous l’avons emprunté à un commentaire posté sur la page de Météo Haute Normandie

Il ne s’applique malheureusement pas qu’à l’orque de la Seine mais à tous les cétacés échoués vivants, en France ; « échoués » au sens général de cétacé en détresse.

Ex avec Wally, le baleineau gris, l’an passé

Quelques questions que l’on nous pose et auxquelles nous allons tenter de vous répondre.

Aurait-on pu sauver cette orque ?

Il est impossible de répondre car nous n’avons pas eu accès à l’animal, nous n’avons pas davantage été contactés alors que Sibylline océans est la seule association, en France, à proposer la prise en charge médicale des cétacés (dauphins, baleines), en détresse.

Par contre, ce que nous pouvons dire, c’est que ce qui s’est passé fut une vaste opération de communication mais certainement pas une opération de sauvetage.

Une prise en charge médicale de tels animaux ne s’improvise pas. Cela signifie qu’une équipe dédiée est préparée et qu’outre les compétences vétérinaires spécialisées, les secouristes, les conducteurs d’engins selon la situation, etc… il faut du matériel adapté et mobilisable rapidement, les échouages stricts étant des urgences vétérinaires absolues. Dans le cadre de l’orque de la Seine, c’est le milieu dans lequel l’animal s’est retrouvé (eau douce, polluée, offrant peu de ressource alimentaire pour une orque, avec un trafic fluvial non négligeable) qui nécessitait une action rapide.

En France, la politique officielle (qui émane donc du Ministère de l’Environnement ; « Environnement » a disparu mais il s’agit de la même entité de décision)), c’est de renvoyer au large. Dans le cas de figure de l’échouage d’un animal isolé, cela revient à le condamner. Loin des yeux, loin du cœur ! Dans ces conditions, aucun échouage vivant, que ce soit pour cette orque, pour le baleineau gris de l’an dernier, etc… ne peut avoir une fin heureuse.

L’orque était-elle malade ?

L’orque présentait des lésions cutanées, nécrosées selon l’une des photos du communiqué préfectoral du 29 Mai. Elles sont inhérentes à tout cétacé marin demeurant de manière prolongée dans de l’eau douce (baisse de salinité persistante ou eau réellement douce telle celle d’un fleuve). Le communiqué préfectoral a conclu à une « mucormycose », émergente chez les cétacés. Cette maladie ne serait pas dangereuse pour l’homme, selon le même communiqué. La « mucormycose » est un terme générique qui désigne une mycose (maladie fongique) liée à des champignons saprophytes (se dit d’un micro-organisme qui vit aux dépens de matières organiques inertes (peaux mortes, par exemple), par opposition au parasite) appartenant à l’ordre des mucorales. Des cas de mucormycose ont effectivement été décrits sur des échouages mais en aucun cas, le diagnostic fut posé à la jumelle. Les seules photos des lésions de l’orque de la Seine sont une vue zoomée, de mauvaise qualité, dans le communiqué préfectoral. Il n’y a donc jamais eu de prélèvement. Les lésions cutanées observées pouvaient être liées à n’importe quel autre pathogène et l’étendue d’une lésion, aussi impressionnante soit-elle, n’est pas proportionnelle à sa gravité.

Abreuver le public de noms barbares sert à faire passer la pilule de l’euthanasie.

Son aileron dorsal était affaissé, ce que l’on voit systématiquement chez les orques captives mais aussi, de manière sporadique, en milieu naturel. Plusieurs hypothèses ont été émises sur le sujet sans jamais être confirmées.

L’orque était dénutrie : c’est le point le plus important car un état de dénutrition conduit, entre autres, à une déshydratation et à un état de choc si la volémie n’est pas rétablie. Par conséquent, renvoyer cette orque vers l’océan, sans soins, c’était la condamner. Pour cette raison, depuis le début, nous savions qu’il n’y avait pas d’experts cétacés en termes de gestion d’échouage, ni même de vétérinaire spécialisé. Quant aux sauveteurs d’opérette qui se sont invités pour faire leur opération de com., no comment ! On a l’habitude…

Les experts présents (ce terme galvaudé ne signifie absolument rien) étaient acousticiens, conducteurs de drones, pompiers, bref, des professionnels qui ont apporté leur contribution à une opération vouée à l’échec sans professionnel de la prise en charge d’un cétacé en détresse. Ils ne sont pas responsables de ce qui s’est passé. Le problème vient de l’incompétence des référents ministère auxquels s’est fié le préfet de Seine-Maritime.

Pour quelle raison l’orque n’a-t-elle pas répondu aux stimuli sonores ?

Là encore, plusieurs hypothèses, aucune certitude. Une orque appartient à un groupe qui possède un dialecte. Tentez d’attirer une orque avec un langage qui n’est pas le sien est une utopie. A cela s’ajoute la procédure de guidage qui était ubuesque. Des tentatives ont déjà eu lieu à l’étranger pour conduire des cétacés, avec plus ou moins de succès, mais certainement pas en considérant qu’ils vont réagir comme des petits chiens quand on les siffle…

La décision d’euthanasie était-elle la seule solution ?

Non, une euthanasie médicale est toujours motivée par un examen clinique. Il n’y en a pas eu. Dans ces conditions, il s’est agi d’une euthanasie de convenance.

Quelques interrogations sur le communiqué informant de la décision d’euthanasie :

A l’étranger, quand les autorités annoncent une décision d’euthanasie, c’est que le sale boulot a été fait ou est en cours. Le communiqué préfectoral a été posté peu avant 15 heures. L’orque aurait été perdue de vue vers 23h30. Que s’est-il passé durant ce laps de temps ? Ont-ils regardé l’orque agoniser alors qu’ils avaient prévu de la tuer ?

Si l’ « euthanasie » a été effectuée, l’animal aura fait l’objet du protocole d’euthanasie des mammifères terrestres : endormissement au fusil hypodermique (généralement pratiqué par un vétérinaire du SDIS) puis injection létale. Le problème, c’est que chez les cétacés, ce protocole n’est absolument pas adapté et conduit à de longues heures d’agonie.

Enfin, un préfet n’étant pas un pyromane (il ne va pas risquer un soulèvement de l’opinion), et compte-tenu de l’émotion du public qui attendait une fin heureuse pour cette orque, nous craignons que ce qui s’est passé en France ne diffère pas de ce qui se passe à l’étranger : l' »euthanasie » était en cours ou déjà faite au moment du communiqué.

La mort de l’orque n’est pas perdue pour tout le monde… et une orque fraîche, ça vaut de l’or !

Voici un témoignage d’un de nos correspondants américains où l’euthanasie est souvent la règle pour les grands cétacés (ici un cachalot), pour les petits quand ils ne sont pas exploitables par les delphinariums (cela dépend des Etats)

One thing the public might not fully realize, is that in addition to general ineptitude and failure to rescue, there might be more sinister motives at play. Fresh dead whale is invaluable, there appears to be a loose network that is being activated when first news about a live strandings start coming in. Fresh tissue samples are important for genetic studies, hearing hair cells start to die right away, have to be harvested asap. Some museum wants whale’s heart to make a 3 d cast. Some PhD candidate wants stomach content to study microbiome , while another ecologist wants to count and id squid beaks. Another professors wants a bone to study decompression sickness, someone wants an eye to age the whale, and do not forget possibility to find ambergis. It is basically the order line like in a fine butcher shop. The ethics and the individual’s right to be helped and to live are clearly out of play here.

Et en France ?

Il s’agit probablement davantage d’opportunisme qu’autre chose. La seule certitude est leur argumentaire pour ne pas intervenir : animal qui n’est pas en danger d’extinction (comme s’il fallait attendre qu’un animal le soit pour mériter d’être « sauvé »), qui coûte cher à réhabiliter et cela ne sert à rien, « moins de 2 % de succès » selon les mêmes officiels. Ce dernier chiffre lancé à la louche n’a aucune véracité, sauf ces « experts » sont à la manœuvre, bien sûr et alors les chiffres tombent à ZERO + agonie à la clé.

Quand on veut noyer son chien…

Une orque isolée de son groupe est-elle condamnée à mourir ?

Non. Exemple avec le jeune mâle au Danemark, mi mai.

Dying Orca Trapped in Shallows For a Month Makes Miracle Recovery (Denmark) et échoué un mois plus tôt et renfloué

Voulez-vous que ça change ?

Dans ce cas, une seule solution : adhérez à notre politique de protection des animaux marins.

Une ONG n’est connue du public que lorsque ses actions bénéficient d’une couverture médiatique. Cela signifie avoir des images. Or, nos actions se passent le plus souvent dans l’ombre (dernière en date, 27 Mai 2022 : participation à la consultation publique autorisant des guignols à se servir des dauphins du Golfe de Gascogne comme cibles de ball-trap). Même chose lorsqu’il faut aider à gérer un échouage en masse en Patagonie chilienne à quatre heures du matin… Préserver la biodiversité, cela n’a rien d’un spectacle, c’est un travail quotidien, pas franchement glamour, qui nécessite temps et persévérance.

Bandeau Sibylline océans

Vous pouvez donc soutenir l’association en soutenant ce projet de centre hospitalier pour les animaux marins

Nous avons un rêve…
« Un jour, les communes du littoral seront au moins aussi bien équipées que les Playmobil… »

#orque #Seine #Orcinus orca #actedecruauté #échouage

Orque dans le détroit de Gibraltar. Photo : Patty Tse/Alamy

13 Septembre 2020. Il est peu probable que cela indique que ces mammifères veuillent attaquer directement les gens. Cependant, diverses pratiques humaines ont conduit à une période de stress. Lire la Suite…

Publié par : Sibylline | Mai 4, 2020

La boutique Rêv’Océan est en ligne (France)

3 Mai 2020. Vous en avez rêvé ? On l’a fait ;-)…

L’offre de la boutique (ici) sera étoffé au cours du temps. En attendant, bonne visite et bonnes emplettes pour aider aux actions de l’association Sibylline océans

Le grand dauphin Zafar dans le port d’Amsterdam (Pays Bas).

3 Mai 2020. Des bénévoles de diverses organisations d’aide aux animaux tentent ce dimanche de sauver un dauphin piégé depuis samedi dans la zone portuaire d’Amsterdam, après avoir suivi un cargo de la France aux Pays-Bas, lors d’un voyage de trois jours. Lire la Suite…

13 Mars 2020. Pourquoi ce titre ? Parce que les dés sont pipés. Explication en toute fin d’article dans la mise à jour (Les dés sont pipés (suspicion d’élections truquées))

Avez-vous vu la caravane du théâtre de Guignol sillonner les rues de Mimizan bourg pour finir, en soirée, du côté du centre Leclerc, il y a deux jours ? Coïncidence ou fatalité ? Lire la Suite…

Mogul a été vu en mars au large des États-Unis et en France en juin ! © New England Aquarium

9 Juillet 2019 (Marie-Eve Muller). Un lecteur nous a signalé une vidéo d’une baleine à l’allure bien étrange en France, au large de la Bretagne. Lire la Suite…

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