
Le Grande America a coulé mardi, libérant 2 200 tonnes de fioul. | © Loïc Bernardin / Marine Nationale / AFP
Jeudi 28 Mars 2019 (Camille Huppenoire). La météo et l’état de la mer éloignent des côtes françaises la pollution issue du Grande America, qui semble se diriger désormais vers l’Espagne. La préfecture maritime reste cependant prudente, le risque de l’arrivée de boulettes de pétrole en Gironde ou en Charente-Maritime n’est pas écarté.
La pollution du Grande America va-t-elle atteindre les côtes françaises ? Plus de deux semaines après le naufrage du navire, aucune boulette n’a encore été retrouvée sur les plages. Les opérations de lutte contre la pollution au large ont permis de récupérer plusieurs tonnes de déchets d’hydrocarbures au large, dont une partie a été ramenée à La Rochelle ce mercredi. Des nappes de pollution se sont cependant échappées dès le naufrage du navire, et sont à la dérive. Après avoir menacé les côtes françaises, notamment de Charente-Maritime et de gironde, elles semblent se diriger désormais vers l’Espagne.
Sur les cartes mises à disposition par la préfecture maritime, on constate que front de pollution, qui s’était d’abord dirigé vers les côtes françaises, recule et prend la direction du Sud-Ouest, donc de l’Espagne. Il est cependant encore trop tôt pour affirmer que la pollution n’atteindra pas les plages françaises. Car les nappes sont peu étendues, très fragmentées, constituées de boulettes de pétrole. Elles se déplacent au gré des mouvements de la mer et de la météo. Il n’est donc pas impossible que leur direction change à nouveau.
Contactée par France Bleu Gironde, la préfecture maritime se montre d’ailleurs prudente. D’autant plus qu’il est compliqué de suivre à la trace les boulettes de pétrole, malgré les nombreux navires engagés, les satellites et l’appui aérien. Les mauvaises conditions météo, et la mer agitée les rendent parfois invisibles. La surveillance se fait au jour le jour. Si les hydrocarbures doivent atteindre un jour les côtes françaises, la préfecture maritime rappelle qu’il ne s’agira pas d’une marée noire mais plutôt d’une pollution très localisée, et quasiment impossible à prédire.
Ndlr Sibylline : et la faune marine ? Ne sont malheureusement considérés que les oiseaux marins. Vu le faible nombre arrivé à la côte, leur fort degré de mazoutage et l’importante aire de fréquentation des zones polluées par l’avifaune, il est plus que probable que des centaines d’oiseaux meurent en mer. Des dispositifs sont-ils envisagés pour parer à cette éventualité ? Non, bien sûr. Loin des yeux, loin du cœur !…